Malgré un débourrement tardif, la vigne avait suffisamment poussé pour subir, le 7 avril, une gelée. En mai, frais et pluvieux, elle pris du retard et subit les attaques répétées des maladies cryptogamiques. La fleur démarra le 4 juin et s’étala jusqu’à la fin du mois. La fécondation se faisant mal on ne tarda pas à constater de la coulure, hétérogène, principalement sur les vieux merlots. La véraison ne débuta que le 1er août et s’étala jusqu’à la fin du mois alors que le mildiou était omniprésent, nous poussant à continuer une protection renforcée. Juillet fut correct, mais sans grosses chaleurs, août eut un ensoleillement réduit avec des températures basses et une pluviométrie élevée.
Tout semblait donc réuni pour condamner le millésime mais l’été indien, à partir du 14 septembre, renversa progressivement la situation. Le vent de nord, des températures diurnes supérieures à 25° C et des nuits fraîches bloquèrent le développement des champignons, fit monter les degrés et avança la maturité phénolique. Ce beau temps permit d’attendre au maximum pour aboutir à des vendanges très longues du 24 septembre au 10 octobre. Les grappes présentèrent tous les stades, du vert au parfaitement mûr et notre table de tri fut un atout majeur pour éliminer les avortons préjudiciables à la qualité. Le rendement a été très faible, mais après la seconde fermentation malo-lactique, la suavité et la complexité des tanins se sont révélées.