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Bouchon sans " goût de bouchon " ? Il existe, peut-être !

Utilisé par les Grecs et les Romains pour fermer les amphores, on ne retrouve le liège dans l’histoire du vin, après le cuir, le bois, le tissu…, qu’au début du XVIIe siècle, en même temps que l’arrivée de la bouteille en verre.


Incrédules quant à l’étanchéité du bouchon de liège et refroidis par leurs premières rencontres avec le fameux « goût de bouchon », certains ne se sont pas laissé convaincre facilement et malgré la difficulté extrême à extraire les bouchons de verre poli sans casser la bouteille, ils voyaient dans ce dernier un bouchage de grand luxe (quelques-unes du millésime 1825 de Château Lafite arborent un bouchon d’émeri). C’est donc petit à petit que le bouchon de liège s’est imposé.

Aujourd’hui, bouchon à vis, mécanique, en plastique, couronne, de verre…, et il en manque, (re-)font leur apparition. La tentation est grande pour tous les viticulteurs de se tourner vers ces bouchages. Tout d’abord pour ne plus jamais vivre le cauchemar de la bouteille bouchonnée, ensuite pour des raisons financières et enfin pour répondre à des objectifs de modernité ou d’originalité réclamée par quelques marchés.


Nous y avons cédé, avec Les Roses de Marie (l’objectif baisse des coûts n’a hélas pas été rempli !). Toute de verre vêtue, l’habillage raconte la fraîcheur dès l’œil, avant la bouche, et avant même d’avoir ôté son joli bouchon (qui aujourd’hui se retire évidemment sans aucun risque pour la bouteille). Mais notre rosé n’est pas un vin de garde. C’est un vin de soif à consommer l’été suivant sa mise en bouteilles. La qualité de l’étanchéité du bouchage protège le vin et évite son altération pendant 2 ou 3 ans et donc un vieillissement du vin dès lors qu’il est dans son contenant. Tant mieux pour Les Roses de Marie !

Mais pour le Château Hourtin-Ducasse, quand on pense bouchage, nous pensons devenir du vin, pas à 2 ou 3 ans, mais à 10, 15, 20 ans.

Mais pour le Château Hourtin-Ducasse, quand on pense bouchage, nous pensons devenir du vin, pas à 2 ou 3 ans, mais à 10, 15, 20 ans. Et, aujourd’hui de nouveaux outils permettent une évolution oxydative aussi bien, voire mieux maitrisée qu’avec nos bouchons de liège « classiques ». Beaucoup y ont travaillé, et les dernières études comparatives des performances le démontrent. Alors bien que certains soient très attachés aux jolis bouchons tels que nous les avons en mémoire, car rencontrés dans nos vies lors de jolies dégustations de quelques raretés, le rapport bénéfice/désagrément nous amène à tenter l’expérience ! Pour ce faire, nous avons retenu un bouchon de liège micro-aggloméré. À l’inverse d’un bouchon façonné d’un bloc dont on ne peut vérifier la construction ni nettoyer l’intérieur sans le rompre, un bouchon reconstitué permet un nettoyage impeccable avant d’être réassemblé; il est garanti sans TCA (ou trichloroanisoles, molécules responsables du « goût de bouchon » dans le liège). Ensuite, son taux de transfert d’oxygène est bas et constant garantissant un vieillissement tout en douceur, équilibre et harmonie. Techniquement « toujours parfaits » et identiques, ces bouchons résolvent donc les problèmes de défauts et de variation entre bouteilles associées à d’autres types de bouchons pouvant contenir du TCA et dont les taux de transfert de l’oxygène varient. Et puis celui que nous avons choisi est à ce jour le plus écologique du marché. Il contient un liant naturel végétal (pas de colle polyuréthane trop couramment utilisée sur le marché). Il est 100 % recyclable avec des performances de biodégradabilité à long terme accrues. Et il est très joli !

Cependant, malgré ce tableau idyllique, nous aimons expérimenter et vérifier. Alors nous avançons pas-à-pas. Nous avons démarré avec notre millésime 2018 pour lequel nous avons fermé 1 000 de ses bouteilles avec ces bouchons micro-agglomérés haute performance. Depuis la mise, nous nous attachons à le déguster régulièrement et ainsi le comparer avec une bouteille à bouchage classique. À ce jour, nous sommes pleinement satisfaits. Mais il faut donner du temps au temps. Et une vérification empirique nécessite que les années passent.


D’ici là, afin d’associer les plus fidèles et connaisseurs du Château Hourtin-Ducasse à cette nouvelle expérience, nous avons proposé à tous ceux qui avaient réservé le millésime 2019 en primeur et qui attendaient sa mise en bouteille pour l’enlever ou se faire livrer, de choisir son bouchon. 40 % ont répondu et parmi eux 80 % ont choisi l'aggloméré. Nous avons hâte d'avoir vos retours. À très bientôt.

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